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LE JARDIN PHILOSOPHE : blog philo-poiétique de Guy Karl
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12 novembre 2007

Naissance et déclin du Ciel : mythopoiétique

Le ciel n'est pas spécifiquement le séjour des dieux. Cela dit rien n'empêche les dieux de voyager, et dans la ciel pourquoi pas, comme ils le font sur la terre et parfois dans les Enfers. Quel est le séjour d'Eole, dieu des vents? A-t-il quelque parenté avec Poseidon, dieu des mers? Ne participe-t-il pas de la grande boucle des eaux, qui de la source va à la mer, et de là aux nuages, aux tempêtes, aux avalanches de trombes, et aux sources, finalement? Toutes ces puissances ont quelque secret rapport entre elles, que la pensée s'efforcera de démêler. Mais revenons au ciel.

Pour Hésiode c'est Gaîa qui apparaît la première. De son sein, de son être tout entier, elle extrait un double singulier, en bien des points semblable à elle, mais qui s'élèvera au dessus d'elle comme une gigantesque montagne de nuages, de vents, d'air et d'eau, un double céleste en quelque sorte, mais de nature toute identique à la sienne et qui s'acharnera sur elle dans un monstrueux coït sans fin, jusqu'à ce que Kronos, leur fils vienne châtrer son père, ouvrant le temps. Terre et ciel : même nature. L'un est comme le reflet de l'autre, soudés dans une étreinte éternelle, malgré et au delà de la castration inaugurale. Le ciel, après tout, ne présente-t-il pas une sorte de surface tellurique inversée, comme on le voit dans l'eau paisible des lacs de montagne? Mêmes édifices gigantesques, montagnes, vallées obscures, traineaux de lumière par les failles de roches, mêmes forêts, fleuves et rivières, mêmes vents et mêmes furies incontrôlables. Le ciel n'a de céleste que le mot, qui le situe au dessus de la terre, comme un amant que rien ne décourage.

Je dirais quant à moi que le ciel est le résultat d'une courbure de la terrre. L'espace est courbe disent certains, aussi pourquoi ne pas imaginer que la surface de la terre se recourbe juste derrière l'horizon, et ne cesse de se recourber, dans tous les sens imaginables? Que le ciel immense soit peuplé de galaxies innombrables, de constellations par milliards, de trous noirs et autres accidents de surface ne change rien quant à l'affaire. Tissons la surface de la terre dans l'immense tissu de l'univers physique, comme une pièce rapportée, assez mal fagottée et rapiécée, mais touchant malgré tout par quelque bout branlant à l'immense surface universelle, et voilà la chose faite! Une seule surface, des échancrures, des trous béants, des replis innombrables, des courbures d'espace, des forces de gravitation, des tourbillons et des accrochages, des décrochages, - nulle place pour autre chose que des corps! La physique est sauvée, et avec elle la tranquillité de l'âme.

Ciel et terre, à jamais conjoints dans leur danse nuptiale! Sont-ils un ou deux, telle est la question. Mais cette question elle même n'a guère d'importance. Regardons les nuages, le vol des mésanges et des martinets, flânons dans les prairies de l'azur, contemplons l'immense voûte nocturne, et les jets insensés des astres par le vide, les tourbillons de lumière tout autour  de la terre, et de la mer : levers du jour, couchers du soleil, comme aux premiers matins du cosmos, et quelle que soit l'étendue de l'unuvers, nous sommes les poètes de la lumière qui se lève : ad luminis oras! Là est la source, l'éternelle, celle qui survivra à toutes les apocalypses. Dansons Lumière!!! GK

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